
Abel Melaigne, Secrétaire général du Syndicat des agents de blohorn-Unilever CI (Ugtci), Olivier Djédjé, délégué syndical du Syndicat des travailleurs d'UCI (Dignité) et François Kpodjahon, délégué du personnel Syndicat des agents et travailleurs de blohorn (Fesaci) sont les trois personnalités qui ont co-animé une conférence de presse ce jeudi 12 juin à la Maison de la presse d'Abidjan (Mpa) au Plateau. Cette rencontre avec les journalistes fait suite à un bras de fer avec leurs employés de d’Unilever Côte d’Ivoire.
Dénonciation de leurs droits conventionnels nommés " ligne bleue"
Ils dénoncent, au nom de 500 travailleurs, le refus de ceux-ci leurs droits conventionnels qu’ils nomment, “Ligne Bleue” à ses employés avant leur transfert forcé vers Sdtm (Société de Distribution de Toutes Marchandises Côte d’Ivoire) qui a désormais les parts de l’’actionnaire majoritaire de la société Unilever Côte d’Ivoire, Unilever Overseas holdings Ltd. « Nous sommes venus dénoncer une injustice envers les travailleurs d’Unilever Côte d’Ivoire qui refuse de nous payer directement les droits conventionnels “Ligne Bleue” à ses employés avant leur transfert forcé vers Sdtm. Et ce, malgré sa participation à trois convocations officielles de l’Inspection du Travail, la multinationale maintient obstinément sa position de transférer cette responsabilité au nouvel acquéreur, mettant en péril 500 emplois directs et indirects… », a déclaré Abel Melaigne.
154 familles d'employés et 300 emplois indirects menacés
Et de préciser : « L’affaire soulève des enjeux cruciaux pour la Côte d’Ivoire : 154 familles d’employés directs dans l’incertitude totale, plus de 300 emplois indirects menacés, un précédent dangereux pour tous les travailleurs ivoiriens, et un transfert systématique d’emplois qualifiés et de revenus fiscaux vers l’Europe au détriment de l’économie nationale. L’ampleur du scandale se mesure en chiffres qui révèlent l’importance économique et sociale de cette affaire. L’effectif directement concerné comprend 154 employés sur un total de 160, excluant seulement 5 dirigeants et 1 démissionnaire. Mais l’impact réel touche près de 500 emplois directs et indirects dans l’écosystème Unilever en Côte d’Ivoire. Les données financières révèlent une situation préoccupante ».
Urgence de la situation qui pourrait se retrouver au tribunal
La situation revêt un caractère d’urgence particulière avec la date butoir du 20 juin 2025 pour la finalisation de la cession. Unilever pousse activement pour conclure la transaction avant que les recours juridiques ou la pression médiatique ne puissent faire effet. Cette précipitation révèle la conscience qu’a l’entreprise de la fragilité de sa position juridique et éthique.
Aucun engagement formel pour le maintien des effectifs ou des conditions de travail
Après cette date, à les en croire, les 500 emplois directs et indirects seront définitivement transférés vers Sdtm, et les possibilités de récupération des droits conventionnels deviendront considérablement plus complexes. Les employés se retrouveront dans une situation de dépendance totale vis-à-vis d’un nouvel employeur qui n’a pris aucun engagement formel concernant le maintien des effectifs ou des conditions de travail. L’intervention des médias ivoiriens constitue donc un élément crucial dans cette course contre la montre.
La pression de l'opinion publique, un levier capable d'influencer la position d'Unilever
Selon eux, la pression de l’opinion publique reste l’un des derniers leviers capables d’influencer la position d’Unilever avant la finalisation de la transaction. Les enjeux dépassent largement le cas particulier de ces 500 emplois pour toucher aux principes fondamentaux du respect des droits des travailleurs et de la souveraineté économique ivoirienne.